Ferdinand Berthier est une figure emblématique de la communauté sourde française. Né le 10 septembre 1803, cet érudit et homme de lettres a joué un rôle crucial dans la reconnaissance des droits des sourds, fondant notamment la Société centrale des sourds-muets, ainsi que l’Association amicale des sourds-muets, plus tard renommée la Fédération nationale des sourds de France. Personnage hautement respecté, Ferdinand Berthier a laissé sa marque indélébile dans l’histoire de la France et dans le cœur de la communauté sourde.
Nom complet | Ferdinand Berthier |
Date de naissance | 10 septembre 1803 |
Lieu de naissance | Louhans, France |
Date de décès | 12 juillet 1886 |
Profession | Homme de lettres, professeur et militant pour les droits des sourds |
Âge | Décédé à l’âge de 82 ans |
Nationalité | Française |
Début de Vie et Contexte Familial
Ferdinand Berthier est né le 30 septembre 1803 à Louhans, dans la région de Bourgogne-Franche-Comté en France. Issu d’un milieu modeste, il est le septième d’une famille qui compte huit enfants. Tragiquement, à l’âge de trois ans, une fièvre cérébrale le rend sourd. Malgré ce handicap majeur lors d’une période où les personnes handicapées étaient souvent marginalisées, Berthier ne se laisse pas décourager et poursuit résolument son désir d’apprendre et de contribuer à la société.
C’est sa rencontre avec l’abbé Sicard, successeur de l’Abbé de l’Épée à l’Institution Royale des Sourds-Muets de Paris, qui est déterminante dans son parcours. L’abbé Sicard l’accepte dans son école en 1811, où Berthier s’initie intensément à l’écriture, à la lecture et à la langue des signes, outils essentiels pour réussir à communiquer et à s’éduquer malgré sa surdité.
Ascension vers la Célébrité
Ferdinand Berthier excelle dans ses études et montre une passion particulière pour la langue des signes. Ses efforts sont récompensés par un poste d’enseignant à l’Institut des Sourds-Muets de Paris, devenant ainsi l’un des premiers enseignants sourds de l’Institution. Son dévouement pour l’enseignement, ainsi que son engagement pour la reconnaissance et le respect des personnes sourdes ont grandement contribué à son ascension vers la célébrité.
Parallèlement à son rôle d’enseignant, Berthier s’engage dans la vie littéraire et artistique de son époque. Il se lie d’amitié avec Victor Hugo et d’autres personnalités littéraires, ce qui lui permet d’encourager l’inclusion des personnes sourdes dans le monde des lettres.
Ferdinand Berthier est également connu pour avoir fondé la Société Centrale des Sourds-Muets en 1838. Cette association joue un rôle crucial dans la lutte pour les droits des personnes sourdes et contribue à faire reconnaître la langue des signes comme un véritable langage. Pour couronner le tout, Berthier est élu à l’Académie française en 1852, signifiant une reconnaissance de l’importance de son travail et une acceptation plus large des personnes sourdes dans les sphères éducatives et culturelles.
Controverses
Malgré la reconnaissance de son travail, la vie de Ferdinand Berthier n’est pas sans controverse. Son approche férocement défensive de la promotion de la langue des signes et des droits des sourds met souvent Berthier en désaccord avec les approches dominantes de l’éducation des sourds de l’époque, qui favorisent l’oralisme (la communication par la parole et la lecture labiale) par opposition à l’utilisation des signes.
Par exemple, Berthier est critiqué pour son opposition ouverte à l’abbé Charles-Michel de L’Épée, fondateur de l’Institution Royale des Sourds-Muets de Paris et promoteur de l’oralisme. Berthier considère que cette approche néglige l’importance de la langue des signes dans l’éducation et la communication des personnes sourdes et prône une approche bilingue qui inclut à la fois les signes et l’oral.
Ces tensions culminent lors du Congrès de Milan en 1880, lors duquel la majorité des participants votent en faveur de l’oralisme et de l’interdiction de l’éducation en langue des signes dans les écoles pour les sourds. Bien que Berthier lui-même soit décédé quelques années avant le Congrès, ses idées et son militantisme ont influencé ce débat et ont continué à susciter des controverses bien après sa mort.
Attributs physiques
Ferdinand Berthier, né le 30 septembre 1803 et décédé le 12 juillet 1886, était un personnage de stature moyenne. Bien que sa taille précise ne soit pas documentée, il apparaît dans les portraits comme étant de taille moyenne pour un homme de son époque. Physiquement, il était connu pour son regard intense et ses expressions faciales évocatrices, des caractéristiques essentielles pour un individu né sourd, s’exprimant par le langage des signes. Fait notable, Berthier portait une moustache pleine, une caractéristique de style populaire parmi les hommes du XIXe siècle en France.
Statut relationnel
Il y a très peu d’informations disponibles sur le statut relationnel de Ferdinand Berthier. Ce que l’on sait, c’est qu’il était marié, comme le mentionne une inscription sur un portrait de lui réalisé par Charles Allais. Cependant, les détails spécifiques de sa vie amoureuse, notamment l’identité de son épouse, restent peu documentés.
Présence sur les réseaux sociaux
Comme Berthier est né au début du XIXe siècle, bien avant l’avènement de l’internet et des médias sociaux, il n’a pas eu de présence sur ces plateformes de communication. Cependant, son impact sur la communauté sourde est toujours ressenti et célébré aujourd’hui. Il a formé le premier club social pour les sourds en France, et a joué un rôle clé dans l’établissement de l’identité sourde à une époque où la société était moins compréhensive et inclusive.
Fortune et points forts de la carrière
Berthier a eu une carrière remarquable, qui lui a certainement procuré des revenus décents à son époque, mais sa fortune précise n’est pas connue. Sa véritable richesse réside dans sa contribution à la communauté des sourds, qui est inestimable. Berthier était un intellectuel accompli. Il est devenu le premier sourd élu à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon. En 1838, il a été nommé chevalier dans l’Ordre royal de la Légion d’honneur, la plus haute distinction en France. Son œuvre « Fables et contes dédiés à la jeunesse sourde », qui a traduit les fables de La Fontaine en langage des signes, est l’une de ses contributions les plus précieuses à la culture sourde.
Il fut un fervent défenseur de l’éducation des sourds et utilisa sa position pour plaider en faveur de l’utilisation du langage des signes français dans l’éducation. Il a également joué un rôle crucial dans la fondation de la Société Centrale des Sourds-Muets en 1838, une organisation qui vise à promouvoir les droits des sourds et à faciliter leur intégration dans la société.
Plus qu’un homme riche, il était une figure respectée et adorée dans la communauté sourde et au-delà.